Je m'appelle Mani Jassal et je suis créatrice de mode. J'ai lancé ma propre marque il y a environ 4 ans. Je venais tout juste d'obtenir mon diplôme du programme de design de mode de Ryerson et je n'arrivais pas à trouver d'emploi dans l'industrie de la mode. C'est ainsi que j'ai décidé de créer ma propre entreprise. J'ai commencé par une commande qui en a conduit à une autre et cela a été une sorte d'effet domino après cela.
J’ai toujours voulu être créatrice depuis l’âge de 13 ans. Quand j’ai commencé à créer, je pensais que je ferais des tenues de soirée et des tenues pour le tapis rouge, rien qui ressemble de près ou de loin à des tenues indiennes. Mais au cours de ma quatrième année à Ryerson, j’ai réalisé une collection de thèse de fin d’études et j’ai fait une collection indienne non traditionnelle expérimentale qui a reçu de très bons retours. Et beaucoup de filles de notre génération ont été séduites par ces vêtements et ont dit qu’il manquait déjà quelque chose sur le marché. Ce qui était disponible était très traditionnel, avec des perles et des fantaisies. J’ai donc réalisé cette collection où j’ai en quelque sorte fusionné les deux mondes en un seul.
Les vêtements que je porte sont des tenues de soirée, fortement inspirées de mon héritage et de mes racines, et qui associent également mon éducation canadienne. J'ai déménagé ici avec ma famille quand j'avais 5 ans, en provenance d'Inde. Mes parents sont punjabis. J'ai été élevée dans ces deux mondes. Vous allez à l'école et vous devez être cette personne canadienne et vous rentrez à la maison et vous êtes complètement indienne. J'ai toujours essayé de trouver un équilibre entre ces deux mondes, et je pense que grâce à mes vêtements, j'y parviens.
« Je pense que le fait d’être Canadien a façonné ma personnalité de designer. Mes vêtements sont le résultat de mon éducation canadienne et indienne. Ils sont le reflet de moi-même. »
Ma mère était couturière en Inde, et c'est ce qu'elle a commencé à faire quand elle est venue s'installer ici. Elle cousait donc à la maison, avait beaucoup de clients et confectionnait des vêtements traditionnels indiens. J'ai grandi en regardant ma mère coudre ces vêtements. Je m'inspirais de ce qu'elle faisait et je prenais des restes de tissus pour lui demander de confectionner des robes pour mes Barbies. La voir faire m'a donné envie de continuer. Elle me soutient énormément. Elle est en fait ma responsable de production, elle m'aide donc en studio pour s'assurer que tout le monde fait ce qu'il est censé faire. C'est devenu une entreprise familiale.
Je voyage beaucoup, que ce soit pour le travail ou pour le plaisir. Donc, chaque fois que quelqu'un me demande d'où je viens, je suis très fière de dire que je suis Canadienne et que je viens de Toronto. J'ai l'impression que tout le monde connaît les Canadiens pour leur gentillesse, et c'est vraiment formidable d'en faire partie. Je pense que le fait que le Canada soit si diversifié est très bénéfique. On peut se lier d'amitié avec tant de gens du monde entier, tout le monde parle plusieurs langues. Cela rend la vie plus excitante et on vit plus d'expériences.
L’avenir des Canadiens – J’ai l’impression que le Canada est un pays en difficulté, que ce soit dans les secteurs de la création, de la mode ou de l’art. Il y a tellement de talents ici qui ne sont pas reconnus. J’aspire à être quelqu’un qui met en lumière ce phénomène. Je m’assure que tout le monde sache que je suis un designer canadien de Toronto. Je pense qu’il est important de nous faire progresser, car nous avons tellement de talents qui doivent être reconnus.